Et cet article qui commence par donner un conseil. Ça commence bien !
Vous sentez ce que cela vous fait quand vous recevez un conseil, qui en plus est directif ?
Les ressentis peuvent aller de l’agacement léger, avec un « cause toujours », à l’irritation « de quoi je me mêle, occupe-toi de tes affaires ». Et là, les relations peuvent s’envenimer rapidement.
Imaginez la situation.
Votre fille de 17 ans est tranquillement sur le point de sortir faire une course, quand vous lui dites : « tu devrais mettre un pull, tu vas encore être malade ». Et là immédiatement elle a la désagréable sensation d’être agressée, jugée, commandée bref, absolument tout ce qui ne lui convient pas. À partir de là, ça peut dégénérer avec des « de quoi je me mêle » « je suis assez grande pour savoir ce qui est bon pour moi » « tu n’écoutes jamais rien » « on ne peut rien te dire » etc. etc. etc.
Voici un cas d’école du fameux triangle de Karpman, triangle dramatique des relations entre persécuteur, sauveteur et victime.
Et ensuite, vous vous étonnez qu’il y a une mauvaise ambiance soit à la maison, soit au travail, ou que vos amis s’éloignent de vous.
Reprenons l’exemple ci-dessus et modifions quelques détails.
Votre fille de 17 ans est tranquillement sur le point de sortir. Vous, vous savez qu’il fait froid dehors, et vous la voyez sortir en petit chemisier léger, une vague écharpe sur le cou, plus pour faire joli que pour protéger. Bien sûr que vous savez qu’elle va avoir froid et qu’elle risque d’être malade. Et vous lui dites « il fait super froid dehors, 7°. Et avec un petit vent à vous glacer les os ». Il n’y a pas besoin d’en dire plus. Car elle n’a peut-être pas vu la météo, ou plein d’autres bonnes raisons, elle va s’engouffrer dans la voiture bien chaude qui l’attend à quelques mètres, etc. Et effectivement, elle n’a pas besoin d’être couverte d’avantage. Elle a des éléments que vous n’avez pas. Et elle peut aussi se dire, en ouvrant la porte, avec un courant d’air glacial pour l’accueil « ok, je ne m’en étais pas rendu compte ». Tout peut arriver et sans animosité. Car dites-vous bien que si elle n’a pas envie de mettre un pull, elle ne le mettra pas, et plus vous essayerez de la convaincre, plus elle se bloquera. Et la contrainte vient de vous. Moins vous la contraindrez, plus vous aurez une chance qu’elle se rende compte elle-même de la situation. Et dans tous les cas, ce sera de SA responsabilité de se couvrir ou non, ayant été prévenu du contexte.
Pas facile car tout ça, vous le faites « pour son bien ». Mais qui vous l’a demandé explicitement ?
C’est exactement cette situation, plus d’autres, que j’ai été amené à travailler avec Mme Audrey, épouse et maman de 2 enfants, qui passait une partie de son temps à leur donner des conseils « pour leur bien » et qui s’étonnait d’un climat délétère sous son toit. Ayant pris conscience de cet état, elle est venue me voir pour travailler son changement de comportement, ainsi que ses croyances comme « si je leur dis tout ça, c’est pour leur bien et c’est pour leur montrer que je les aime ».
Entre PNL, coaching de vie et hypnose, elle a progressé rapidement vers une vie plus sereine, moins donneuse de leçon, laissant plus d’espace à son entourage, et tout ça sans culpabilité, sans ronger son frein.
